Le Pitch
Homme d’affaires, fumeur invétéré, passionné de vieilles voitures, amoureux fou de sa femme et veuf ! Edouard Carr se raconte… Il raconte l’histoire ordinaire d’un fou d’amour. Tantôt avec rudesse, tantôt avec cynisme, souvent avec humour – comme s’il réfléchissait à voix haute. Sans chercher la belle phrase, dans une langue plus parlée qu’écrite.
Carr raille l’attitude compassée des voisins et amis venus lui adresser leurs condoléances. Il dissèque ses propres sentiments d’enfant abandonné, trimballé de famille d’accueil en famille d’accueil, cette volonté qui l’a poussé dès l’adolescence à rechercher sa mère et surtout, il détaille avec force les liens fusionnels qui les ont unis Marie-Jo et lui, dès la première rencontre.
Mot après mot, le discours se précise. Parfois, plein de rage devant sa propre impuissance face aux injustices de la vie et de la mort, parfois vulnérable et fragile comme l’orphelin qu’il demeure, fasciné d’avoir, un jour, rencontré un amour si grand. Jusqu’à la révélation qui met en lumière la dimension unique du personnage de Carr et le relie aux mythes grecs…
Une histoire d’Amour hors du commun qui bouleversera tous vos préjugés.
A la veille de l’enterrement de sa femme, Edouard évoque leur amour peu banal dont le récit s’achève sur un coup de théâtre qui donnera un sens à sa vie et interrogera la nôtre.
Notre avis
Un décor ” En rouge et noir” … drapeau de mes colères “,.. “j’afficherai mon coeur , en échange d’une trève de douceur”, j’exilerai ma peur, j’irai plus haut que ces montagnes de douleurs
Une histoire, comme une légende … d’un bébé porté par une cigogne , d’un homme brinqueballant le poids de son enfance , d’un enfant, d’un homme , d’un amant, d’un amour… Un “apparté” , dans l’antichambre mortuaire, à l’aune de sa vie et à la veillée de celle qui aura été son point G, son épicentre et dont il n’aura de cesse de maintenir le cordon
Une cascade d’émotions , livrée comme ces poupées gigognes que l’on ouvre , découvre et dont on dévoile les secrets… ou pas …
Un seul en scène à la mesure du talent de Jean Pierre Bouvier qui fait montre d’une présence et d’un charisme incroyable, qui s’impose et propose, verse, déverse et vous inonde de sa lumière et de ces parts d’ombre. Ombrageux, en état de flow, cet acteur vous embarque dans ce flot qu’il amène et contient tantôt vent debout, tantôt au près serré…
Que dire du texte de Neil Labute qui nous plonge dans ce monde sujet à contreverse dont il semble friand !
Une réflexion “post – séquence” sur ce titre ” Amour Amère”, dont l’accord ( de l’adjectif) m’interpelle encore à la rédaction mais qui pourrait trouver tout son sens à l’épilogue ( que je ne dévoile bien évidemment pas) , je pose la question … et vous ?
En conclusion : On aime ces seuls en scène denses, intenses qui focalisent toute l’attention sur la pertinence, la congruence d’un seul, d’une seule…, une séquence émotion jubilatoire, un moment intimiste presque une invite au recueillement …au sens de l’écoute attentive, très attentive , active , pleine et entière
Un spectacle proposé dans le cadre du Phenix Festival, une très belle initiative qui a permis, entre autre, la découverte de spectacle de grande qualité en avant première d’avignon
Informations Utiles
Auteur : Neil Labute
Distribution : Jean-Pierre BOUVIER
Mise en scène : Jean-Pierre BOUVIER
Adaptation :Dominique PIAT
Assistant mise en scène :Anne PLANTEY
Musique : Agatha KASPAR
Programmation
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A Avignon :
- Espace Roseau Teinturiers : 21h10
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Théâtre La Bruyère
- à partir du 30 septembre 2021 jusqu’à fin février 2022
Jeudi – vendredi – samedi : 18h45
- à partir du 30 septembre 2021 jusqu’à fin février 2022
( Jean Pierre Bouvier – Christ Segura ( Marilu Production) – Alain Sachs – Stéphanie Berthou)