Picth

Se sont-ils réellement rencontrés ? Ont-ils bavardé, flirté, en 1959, sur le yacht de leur commun ami Aristote Onassis ? Isabelle Le Nouvel imagine un face-à-face entre Garbo (Ludmila Mikaël) et Churchill (Niels Arestrup)
Juillet 1959, le somptueux yacht d’Aristote Onassis, le Christina O, s’apprête à quitter le port de Monte-Carlo pour une croisière en Méditerranée,

A son bord, parmi les convives de marque, Maria Callas et Winston Churchill, une invitée de dernière minute s’embarque, pour la plus grande joie de l’ancien Premier Ministre britannique : Greta Garbo.

Mais la rencontre du Vieux Lion à la combativité hors norme et du Sphynx qui a délaissé, en pleine gloire, les lumières d’Hollywood se révèle rapidement passionnelle et explosive, sur fond d’une nuit d’autant plus électrique qu’elle sera celle durant laquelle Callas succombera, au nez de son mari, à Onassis. Cette traversée en eaux troubles parviendra-t-elle sans heurt à sa destination, Skorpios?
Skorpios, l’île scorpion, comme un présage jeté à l’horizon…

Commentaires et avis

Niels Arestrup est bel et bien présent,  sa ressemblance physique n’est en rien l’essentiel. D’ailleurs, au-delà de la première image, c’est bien lui tout entier, avec sa voix aux inflexions si originales, portant la douleur et les sarcasmes de Churchill. Vraisemblable, vrai. Face à lui, la Greta Garbo de Ludmila Mikaël est tout en complexité. Sa beauté heureuse adoucit ce qu’il y a d’acerbe dans les humeurs qu’on lui prête ce jour-là.

Niels Arestrup, furieux et doux  Homme bléssé et blessant ; Ludmila  Mikaël, rayonnante, evanescente mystérieuse et minaudant ; Baptiste Roussillon, le majordome  le subtil serveur confident, comme dans la tragédie classique qui nous ramène aux extravagances d’une vie de milliardaire qui s’emmerde en croisière.

 

Churchill groupie

Le vieillard, c’est Sir Winston Churchill, 84 ans cet été-là. Churchill, deux fois Premier Ministre, qui, ayant relevé tous les défis, affronté tous les dangers, finit sa longue vie avec tous les honneurs.Il ne fait plus que peindre et a cessé de gouverner l’Angleterre, nous le trouvons en proie à l’obésité,  avec les whiskys quotidiens et les cigares et “surtout pas de sport, c’est le secret de ma longévité”.; elle, de tourner des films. Ils ont renoncé. Il le lui reproche, en fiévreux admirateur.

Le  sourire ” enfantin” et la fébrilité d’Arestrup, sont exactement ceux de tant de grands de ce monde, qui, si sublimes, si géniaux dans leurs domaines, redeviennent des groupies prêts à tout (autographe, photo, dessin, un selfie aujourd’hui) face à des vedettes venues d’autres horizons. Du cinéma pour Churchill qui a une admiration sans borne pour Garbo et lui balbutie des compliments banaux qu’elle accueille avec modestie…

Il y a des phrases brillantes (“Quand on a sa propre statue, on regarde les pigeons d’un autre œil”). Il y a surtout Niels Arestrup, formidable Churchill, qui incarne avec aisance  la silhouette, les intonations, les emportements, la rage de vivre, lui qui voit la mort s’approcher, du vieux lion combattant. Jamais plus énergique et vivant qu’assis, sa puissance jamais domptée.

Un très joli moment, tout en non-dits, nuances …

 

 

Impression : “Toutes allures”  aux vents parfois contraires

 

  • Vent arrière pour cette retrospective qui met en scène deux figures de proues d’une époque qui évoque les grands de ce monde
  • Le Largue et le Grand Largue: Nous n’hésitons pas  à larguer les amarres le temps d une matinée, d’ un crépuscule et puis d une autre matinée, déjà dans une autre atmosphère (les lumières, de Joël Hourbeigt, sont très belles)
  • Le travers : qui aborde  les penchants pour les excès de Winston Churchill, homme bléssé et blessant face aux minauderies d’une femme que l’on devine sensible et sensibilisée.
  • Le près : Ludmidla Mickael passe du chaud au froid, s’ouvre et se laisse charmer pour se refermer aussitôt comme une farouche hypersensible, Les deux protagonistes s’épanchent sur leurs blessures respectives
  • Vents debouts : dans le registre de la franchise brutale, doté d’un diabolique esprit de riposte, Nils Arestrup flatte,  attaque, se déclare, geint, questionne, s’enivre.

Petit Bémol :

On regrette que la musique de fond soit parfois trop présente et oçblige à tendre l’oreille pour saisir le jeu des acteurs

Voir la Vidéo Teaser 

Informations pratiques

Théâtre des Bouffes Parisiens
Théâtre (~ 600 places)
4 Rue Monsigny
75002   Paris 
Plan d’Accès

Jusqu’au 31 décembre

Du Mardi au samedi : 21h00

Matine Dimanche : 15h00

Décors: Jean Haas
Lumière: Joël Hourbeigt
Costumes: Anaïs Romand
Musique: Bernard Vallery

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