«C’est un roc ! … c’est un pic … c’est un cap ! 

 Que dis-je, c’est un cap? … c’est une péninsule! »

 

Préambule

Cyrano de Bergerac s’invite “rue des vignes”, là où se trouvait le château de Boulainvilliers, au sommet de la colline de Passy … ​​là où, désormais, depuis 1900, Le théâtre Ranelagh, salon de musique de style œuvre néo – renaissance accueille  des oeuvres théâtrales mais aussi musicales pour sa qualité acoustique.

Le voyage commence ici, dans cet écrin, qui a conservé son caractère (avec ses boiseries en chêne sculpté qui garnit son orchestre et ses balcons, surmonté d ‘un plafond décoré de peintures de caissons).

 

Avis

Le rideau se lève à peine que la tonalité et le rythme sont donnés : une scène introductive haute en couleurs avec des comédiens qui  jaillissent depuis la salle vers la scène … Cyrano, magistralement incarné par Stéphane Dauch, s’impose en mousquetaire, flibustier de grands chemins, arlequin intrépide, fougueux, tourmenté, accompagné de ses fidèles cadets de Gascogne, complotant pour l’amour de la belle Roxane.

Place aux comédiens, aux mots, aux sons, à notre imaginaire dans l’épopée où les tableaux sont nombreux et suggérés plutôt qu’imposés avec un décor minimaliste.

 

En Perpétuel fil conducteur: L’opposition entre le beau superficiel et le beau poétique est une thématique récurrente de la pièc. Place à l’ alchimie, musicalité et couleurs des mots, le texte et la musique se complètent l’un  l’autre. Ainsi L’ombre côtoie la lumière, variations sur l’éclairage et mise en lumière concourent à l’harmonie, ponctuent et cadencent les scènes.

 

 

 

 

Ce que nous retenons

Au delà du sens, il y a les mots, les sons : les Alexandrins sonnent, claquent, résonnent, volent et s’envolent comme les notes du soliste au violon qui ajoute dièses, bémols, croches et accroches à cette partition.

Cette  comédie Héroïque, vous embarque vers  cette Humanité, ces émotions  universelles, intemporelles, avec une écriture puissante, de pic en cap, de capes en piques … au fleuret, au coeur, en choeur, avec le chant incroyable des cadets Gascons ou encore la note tenue, tendue, velours du violon, musique de l’âme ou chant subliminal.

En suscitant nos sens, en éveillant nos sentiments, cette oeuvre nous invite plus intimement à goûter, avec Cyrano, à toutes les formes poétiques. L’histoire de ce héros en quête de la femme idéale n’est jamais que la paraphrase de celle de l’homme, cet être à jamais imparfait, en quête du beau. Elle nous invite à revenir à nos fondamentaux et revoir la palette de nos sentiments, la poésie et la profondeur de nos émotions. 

Le salut final nous permet de mesurer combien ce voyage a été inspiré et inspirant. Le rideau se referme, vient alors un mot: Merci! 

Un grand merci à toute la troupe de la compagnie du Grenier de Babouchka   pour nous avoir offert cetteparenthèse enchantée.

 

Réservations : Théâtre le Ranelagh 

Pour les anglophones, le spectacle est sur-titré 

Distribution

Auteur : Edmond ROSTAND

Mise en scène : Jean-Philippe DAGUERRE

Avec : Stéphane Dauch, Charlotte Matzneff ou Barbara Lamballais, Alex Disdier, Edouard Rouland, Yves Roux ou Grégoire Bourbier, Didier Lafaye ou Antoine Guiraud, Geoffrey Callènes, Emilien Fabrizio ou Christophe Mie, Nicolas Le Guyader, Mona Thanaël.

Violon : Petr Ruzicka ou Aramis Monroy

Musique originale : Petr Ruzicka

Costumes : Corinne Rossi

Décors et accessoires : Vanessa Rey-Coyrehourcq

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