Le Pitch

Aimer la mère ou épouser la fille…

En 1661, avec le succès des Précieuses Ridicules, Jean-Baptiste Poquelin devient Molière. La même année, il décide de quitter sa maîtresse, Madeleine Béjart, pour épouser la fille de celle-ci, Armande. Elle a vingt ans de moins que lui. Vingt ans, c’est le nombre d’années durant lesquelles il a adoré Madeleine…

Folle passion, mariage d’amour, mariage d’intérêt ? Comment Molière l’apprend-il à sa compagne ? Comment réagit-elle ?

À l’époque, l’événement choque et provoque la raillerie. Le couple formé par Molière et Madeleine, où le génie et l’amour du théâtre sont mêlés, se révèle à la fois moderne, drôle, douloureux, marquant à jamais l’histoire du théâtre.

Note de l’auteur : 

Quoi de plus hasardeux que la rencontre de Jean-Baptiste Poquelin et de Madeleine Béjart ? L’un est le fils de bourgeois parisiens, l’autre une comédienne excommuniée qui avec son frère parcourt les routes de France.
Pourtant leur union va durer près de vingt ans. Jean-Baptiste va être long à accoucher de Molière, et c’est en 1661 – après “L’Etourdi” et “Les Précieuses ridicules” – qu’il se fait remarquer auprès du roi Louis XIV avec “Les Fâcheux”. Mais c’est aussi cette année-là, celle de ses trente-neuf ans, qu’il va décider d’épouser la fille même de Madeleine, Armande, de vingt ans plus jeune que lui, et le mariage aura lieu en janvier 1662. Mariage d’amour ou mariage d’intérêt ? Difficile d’en connaître la raison exacte.
L’événement est considérable. Par ce mariage, le grand auteur donne facilement prise aux quolibets et aux médisances, certains bas esprits allant jusqu’à prétendre qu’il épouse sa propre fille. Dès lors, la moquerie et le cocuage scellent son avenir. Pourquoi les avoir provoqués ? Certes, de “L’Ecole des femmes” au “Misanthrope”, il va en tirer des accents déchirants, mais l’homme privé aura payé un lourd tribut à l’homme public.
Sa faiblesse nous le rend davantage humain et la figure de Madeleine, égérie du premier jour, plus attachante. A une époque où se côtoient Boileau, La Fontaine, Corneille, où la seconde partie du XVIIème siècle devient une fulgurante éclosion de tous les arts, je me suis surpris à décerner à ce couple la palme de l’union libre heureuse et malheureuse. Ce couple devenu classique et si moderne en son temps, où le génie et le talent se sont mêlés, est à jamais dans la mémoire du théâtre.
– Gérard Savoisien –

Nos ressentis

 

Un décor minimaliste qui met ainsi le projecteur sur le jeux des acteurs.

Une palette des expressions défilent tour à tour chez Anne Bouvier, qui incarne Madeleine Béjart :  complice, attentive, amoureuse, bienveillante, patiente, incrédule, inquiète, bouleversée, déchirée, colérique, désespérée puis résignée.

Christophe de Mareuil est aussi tout à fait crédible dans son interprétation de Molière, torturé par son art, devenant, par sa passion pour sa belle-fille, le bourreau irréfléchi  et maladroit de sa muse.

On prend la mesure du  génie de Molière dans le divertissement, dans sa répartie et dans son sens de l’observation des vices humains. On voit aussi également la puissance d’esprit de Madeleine, qui le guide et l’inspire dans toutes ses pièces. On perçoit la complicité et la complexité des sentiments, leur réciprocité mais aussi leur ambivalence.

J’ai aimé la générosité perçue de ces deux acteurs : nul ne peut douter de la tendresse de ces derniers pour ces deux personnages qu’ils ont investis, l’alchimie opère. J’aimé aussi la dignité, la douceur, la sensibilité et le dilemme persistant de la dernière scène…

Mademoiselle Molière met à l’honneur les artistes et leurs coulisses, avant que  le rideau ne se lève, après que les projecteurs se soient éteints, si la lumière de chacun vacille parfois,  chacun veille à maintenir ce feu sacré qui lui permet de parcourir à  nouveau sa piste aux étoiles.

Quand la lumière est là, l’ombre n’est jamais loin…

Si Mademoiselle Béjart n’avait pas été Mademoiselle Molière , Jean Baptiste Poquelin n’aurait pas été Molière…

 

Vidéo teaser

 

Informations Pratiques :

Auteur : Gérard Savoisien
Artistes : Anne BouvierChristophe de Mareuil
Metteur en scène : Arnaud Denis

 

Théâtre Rive Gauche
Théâtre (~ 400 places)
6 rue de la Gaîté
75014   Paris 

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