Le Pitch

Sans la peste, Œdipe resterait roi, tandis que Roméo et Juliette vivraient heureux ensemble. Sans la peste, Albert Camus parlerait moins bien du totalitarisme, et Eugène Ionesco de la condition humaine. Si l’épidémie et le théâtre avancent main dans la main depuis les origines, c’est parce que tous deux sont en quête de vérité. Entre récit chronologique et extraits de chefs d’œuvre, le Grand Théâtre de l’Epidémie raconte cet édifiant compagnonnage.

Notre avis

Une séance toute particulière , nous avons assisté à la dernière représentation avant le baisser de rideau imposé pour le second confinement : c’est dire si la thématique de ce spectacle prenait là toute sa dimension et tout son sens; inutile de dire que  le public mesurait toute l’importance de cette séquence théâtre, moment “volé”, moment intense, moment précieux partagé avec ce trio dans ce cocon du poche Montparnasse, cette salle qui pourrait être notre salon tant les comédiens évoluent au plus près…

Christophe Barbier nous livre son analyse , compile ses  chroniques et les extraits de grandes œuvres ( Œdipe Roi, Roméo et Juliette, L’Annonce faite à Marie, L’Etat de siège, Jeux de massacre)  et conclut : Théâtre et épidémie sont de faux jumeaux : ils se ressemblent sans être identiques, mais peuvent difficilement se séparer. Fil conducteur, maître de cérémonie, chef d’orchestre, il  met en scène ses deux complices, ses deux clowns , l’un blanc, l’autre noir, deux faux jumeaux qui se ressemblent sans être identiques où l’un n’est jamais loin de l’autre : deux marionnettes … ou pantins… rien n’est moins certain et les apparences pourraient s’avérer trompeuses.

Quand les mots et les emphases de la commedia Del Arte s’entrechoquent avec le “sum”de Didier Raoult,  les balbutiements , atermoiements ou verlan d’ Olivier Véran ou encore les déclarations Edouard Philippe et Emmanuel Macron,  ce trio “en marche ” devient équilibriste , embarquant son public dans la folle épopée d’un virus connu et méconnu, dévastateur et révélateur…

Les Théâtreux ne manqueront pas de relever toutes les références classiques, les “main Stream” pourront biffer les anecdotes  et chacun saura apprécier ce pèle mêle en trois actes.

Brinqueballés, chahutés, chamboulés, nous nous laissons prendre au jeu, tentons de trouver  la sortie du  labyrinthe…avec l’aide… ou la malice ou l’impertinence de ce trio qui n’hésite pas à nous faire emprunter des chemins de traverse et nous faire danser à contretemps…

Ce spectacle est placé sous le magistère d’Antonin Artaud : « Le théâtre, comme la peste, dénoue des conflits, il dégage des forces, il déclenche des possibilités, et si ces possibilités et ces forces sont noires, c’est la faute non de la peste ou du théâtre, mais de la vie. De même que la peste, le théâtre est fait pour vider collectivement des abcès. »- Des mots sur des maux… pour un virus  qui nous contraint à ” ne penser  COVID” qui nous sépare plutôt qu’aux “pleins” qui nous rapprochent .

Faut il relayer cette épidémie au rang des souvenirs ?

Il faudra attendre  le prochain “déconfinement”  et le prochain lever de rideau pour un retour au théâtre et partager à nouveau ces moments précieux que nous offrent tous ces artistes : nous serons au rendez vous et vous invitons à prendre rendez vous pour découvrir ce moment de théâtre!

Informations pratiques

  •  Avec Christophe BARBIER – Sylvain KATAN – Pierre VAL ou Frédéric LECAT (en alternance)
  •  Lumières François LOISEAU
  •  Tarifs unique à 25 euros en semaine – 10 € (-26 ans)
  •  Tarifs habituels le week-end : 30 € – 24 € – 10 € (-26 ans) Relâches les 5 et 15 et 23 novembre
  •  Durée 1h20
  •  Production Théâtre de Poche-Montparnasse

Réservations : Théâtre Poche Montparnasse

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