Pitch
Ce spectacle est une évocation biographique de la sculptrice Camille Claudel. Interprété par l’auteure Hélène Zidi et sa fille Lola Zidi, avec la voix de Gérard Depardieu, Camille contre Claudel est l’histoire d’une femme éperdument amoureuse de la vie ; c’est aussi le destin d’une artiste brisée sur les récifs de sa passion pour Rodin… jeune, elle est entourée de bonheur et d’amour, à l’âge mûr, Camille est nourrie des désillusions d’un amour trahi.
Commentaires et avis
Ce ” Soliloque” à deux voix fleure les émotions romantiques comme les exprimait si subtilement George Sand, des ondes de poésie rimant avec les petits plaisirs simples de la vie façon Colette mais des ombres peuplées de turbulence intérieur à la Françoise Sagan.
Ce qui importe n’est pas tant la vérité objective que le ressenti de l’artiste. Lorsque Camille jeune s’efforce de détromper ou d’ignorer son double plus âgé, Camille âgée insinue le doute dans son esprit, mais aussi dans le nôtre.
Dès l’introduction, l’issue est annoncée , nous sommes donc invités à suivre les méandres du parcours de l’une, dans la fleur de la jeunesse (Lola Zidi), qui avance en âge tandis que l’autre, au seuil de la mort, (Hélène Zidi) rajeunit au fil du spectacle. Un dialogue s’établit entre elles deux, au fil des événements qui secouent le destin de l’artiste.
Hélène Zidi nous propose de ressentir la manière dont cette femme si brillante a pu sombrer, victime de ses démons, mais aussi de sa condition de femme et d’artiste, à une époque où le sexe dit “faible”. Le duo mère fille rend une voix à cette artiste visionnaire que l’on a savamment rompue puis écrasée, à cette artiste en avance d’un bon siècle pour le parcours qu’elle se souhaitait.
La plume d’Hélène Zidi habille habilement ces deux Camille contre Claudel, voir tout contre… ces deux âmes qui entrent dans une danse, parfois presque une transe ( « La danse est le langage caché de l’âme. ») Au dialogue parfois mouvementé entre les deux femmes, se mêlent avec délicatesse et harmonie les chorégraphies sensuelles, tandis que perce la voix puissante de Depardieu, un Rodin mystérieux, ambigu mais dont chacun perçoit la grandeur et le charisme.
Les décors et les costumes, à l esthétique recherchée, nous font plonger aisément dans cette histoire. Bien sûr, les sculptures ont leur place sur scène. Bien qu’il ne s’agisse pas des créations de Camille Claudel, ces portraits sont essentiels.
La gestuelle savamment orchestrée de Lola Zidi illustre la passion de Camille pour son art mais impose aussi à notre imagination les liens tourmentés qui liaient l’artiste à son maître.
« Camille contre Claudel » est un bel hommage sensuel, intelligent à la légendaire sculptrice.
La citation de Erol Ozan
« Danser c’est créer une sculpture qui n’est visible qu’un instant. »
Dernière “Impression”
Camille Contre Claudel pourrait être cette valse…
“La Valse”. modifiée en 1901, et éditée à 25 exemplaires, est considérée aujourd’hui comme une oeuvre maitresse de l’artiste.
L’écrivain Jules Renard disait que cette sculpture était “une valse où le couple semble vouloir se coucher et finir la danse par l’amour”. Les personnages sont nus et enlacés, dans une posture d’abandon pleine de sensualité. Jugée indécente, voire provocante, condamnée par l’académie des Beaux-Arts en 1892Un érotisme subtil mais tellement flagrant que Camille Claudel fut sommée de voiler la nudité de ses personnages. Elle s’exécuta, ajoutant un drapé tout en légéreté qui donna à son travail beaucoup de grâce et de souplesse. La bienséance était sauve….
Mais aussi cette valse …
Toute seule tu souris déjà
Au premier temps de la valse
Je suis seul mais je t’aperçois
Et Paris qui bat la mesure
Paris qui mesure notre émoi
Et Paris qui bat la mesure
Me murmure, murmure tout bas
Qui s’offre encore le temps
Qui s’offre encore le temps de s’offrir des détours du côté de l’amour
Comme c’est charmant, une valse à quatre temps
C’est beaucoup moins dansant
C’est beaucoup moins dansant mais tout aussi charmant qu’une valse à trois temps
Une valse à quatre temps, une valse à vingt ans
C’est beaucoup plus troublant
C’est beaucoup plus troublant mais beaucoup plus charmant qu’une valse à trois temps
Une valse à vingt ans, une valse à cent temps
Une valse à cent ans
Une valse ça s’entend à chaque carrefour
Dans Paris que l’amour rafraîchit au printemps, une valse à mille temps
Une valse à mille temps
Une valse a mis le temps de patienter vingt ans
Pour que tu aies vingt ans et pour que j’aie vingt ans, une valse à mille temps
Une valse à mille temps
Une valse à mille temps offre seule aux amants trois cent trente-trois fois le temps
De bâtir un roman au deuxième
On est deux, tu es dans mes bras
Au deuxième temps de la valse
Nous comptons tous les deux une-deux-trois
Et Paris qui bat la mesure
Paris qui mesure notre émoi
Et Paris qui bat la mesure
Nous fredonne, fredonne déjà
Qui s’offre encore le temps
Qui s’offre encore le temps de s’offrir des détours du côté de l’amour
Comme c’est charmant, une valse à quatre temps
C’est beaucoup moins dansant
C’est beaucoup moins dansant mais tout aussi charmant qu’une valse à trois temps
Une valse à quatre temps, une valse à vingt ans
C’est beaucoup plus troublant
C’est beaucoup plus troublant mais beaucoup plus charmant qu’une valse à trois temps
Une valse à vingt ans, une valse à cent temps
Une valse à cent ans
Une valse ça s’entend à chaque carrefour dans Paris que l’amour
Rafraîchit au printemps, une valse à mille temps
Une valse à mille temps
Une valse a mis le temps de patienter vingt ans pour que tu aies vingt ans
Et pour que j’aie vingt ans, une valse à mille temps
Une valse à mille temps
Une valse à mille temps offre seule aux amants trois cent trente-trois fois le temps
De bâtir un roman au troisième
Nous valsons enfin tous les trois
Au troisième temps de la valse
Il y a toi y a l’amour et y a moi
Et Paris qui bat la mesure
Paris qui mesure notre émoi
Et Paris qui bat la mesure
Laisse enfin éclater sa joie
Qui s’offre encore le temps
Qui s’offre encore le temps de s’offrir des détours du côté de l’amour
Comme c’est charmant une valse à quatre temps
C’est beaucoup moins dansant
C’est beaucoup moins dansant mais tout aussi charmant qu’une valse à trois temps
Une valse à quatre temps, une valse à vingt ans
C’est beaucoup plus troublant
C’est beaucoup plus troublant mais beaucoup plus charmant qu’une valse à trois temps
Une valse à vingt ans, une valse à cent temps
Une valse à cent ans
Une valse ça s’entend à chaque carrefour dans Paris que l’amour
Rafraîchit au printemps, une valse à mille temps
Une valse à mille temps
Une valse a mis le temps de patienter vingt ans pour que tu aies vingt ans
Et pour que j’aie vingt ans, une valse à mille temps
Une valse à mille temps
Une valse à mille temps offre seule aux amants trois cent trente-trois fois le temps
De bâtir un roman….
Je vous invite à me faire part de vos impressions !
Informations pratiques
Lieu:
Théâtre du Roi René
Théâtre (~ 49 places)
12 rue Edouard Lockroy
75011 Paris
Du Jeudi au Samedi – 19h00 jusqu’au 22 décembre
Auteur : Hélène Zidi
Artistes : Lola Zidi , Hélène Zidi, Gérard Depardieu ( voix de Rodin)
Metteur en scène : Hélène Zidi
Vidéo Teaser : https://vimeo.com/175662927